La néoptérine est un marqueur de l’activation de l’immunité à médiation cellulaire. Elle est augmentée dans de nombreuses maladies inflammatoires, auto-immunes, infectieuses et dans les néoplasies. Au sein du laboratoire, son dosage est réalisé pour détecter une stimulation de l’immunité cellulaire soit périphérique (dans les urines) soit neurologique (liquide céphalorachidien [LCR]). Eliminée exclusivement par voie rénale, sa concentration urinaire est exprimée par un ratio néoptérine/créatinine afin de s’affranchir de l’état de la fonction rénale. La néoptérinorachie est exprimée en valeur absolue (nmol/L). En pratique quotidienne, nous avons observé des néoptérinorachies subnormales fréquemment associées à une créatinine LCR plus élevée que la moyenne. Nous nous sommes alors demandé si le fait d’exprimer la néoptérine par un ratio néoptérine/créatinine LCR permettrait de normaliser ces néoptérinorachies subnormales, notamment en cas de défaut d’élimination rénale. Pour cela, nous avons déterminé un seuil de positivité du ratio néoptérine / créatinine LCR, établi à 92,1 à partir d’une cohorte de 294 patients. Ensuite, nous avons testé les performances diagnostiques de ce seuil sur une 2ème cohorte de manière rétrospective. Ce seuil s’avère avoir une sensibilité de 68,5% et une spécificité de 92,6% permettant de discriminer les patients avec et sans stimulation de l’immunité cellulaire. Il permet de reclasser les patients ayant une néoptérinorachie dans les valeurs subnormales avec une augmentation conjointe de créatinine dans le LCR. Cependant, la faible sensibilité nécessite d’élargir la cohorte de référence afin de vérifier ce seuil qui semble notamment mis en défaut pour les valeurs de ratio avec créatinine LCR basse. Ce travail ouvre également une perspective d’études plus fondamentales sur les passages de la néoptérine et de la créatinine au travers des différentes barrières périphérie/cerveau et la clairance de ces deux métabolites.